Le studio est tenu par Guillaume Nicolas, producteur/arrangeur, multi-instrumentiste, musicien de studio et de scène, leader du projet musical For Heaven’s Sake et grand spécialiste de la musique américaine, mais aussi passionné de musiques du monde, notamment orientales et indiennes.
Fidèle ami et collaborateur depuis 2004 à New York de Kevin Salem, l’un des plus grands musiciens (le magazine Rolling Stone lui a décerné en 1997 le titre de "Songwriter of the year") et producteurs américains (Mercury Rev, Emmylou Harris, Rachael Yamagata, Matthew Ryan, Peter Paul & Mary, Shivaree, Mandy Moore, Howe Gelb & Giant Sand, Chocolate Genius, Amal Murkus, Nicolai Dunger, Yo La Tengo, Valerie June, Zee Avi, Citizen Cope, Lenka, Mike Doughty, Dumptruck, Daniel Johnston, Butch Vig, Madder Rose, Danielia Cotton, Chino Moreno/Team Sleep, Rich Robinson, Brian Fallon/Gaslight Anthem, Alice Temple, Tracy Bonham, Ida Jenshus, Southside Johnny, Bad Brains, Esmé Patterson), Guillaume a également travaillé avec certains des meilleurs artistes de la scène américaine folk/country, notamment Neal Casal (Ryan Adams, Chris Robinson/Black Crowes, Lucinda Williams, The Jayhawks, Willie Nelson, Gin Wigmore, Rufus Wainwright, Tift Merritt, James Iha, Shannon Mc Nally, Hazy Malaze, Hard Working Americans, Gospelbeach, Reef, Beachwood Sparks, Sera Cahoone, Johnny Irion, Leeroy Stagger, Minnie Driver, Duncan Sheik, Blackfoot), mais aussi rock/heavy, en particulier Jim Wilson (Mother Superior, Henry Rollins Band, Daniel Lanois, Lemmy Kilmister/Motorhead, Queens of the Stone Age, Alice Cooper, Meat Loaf, Anthrax, Wayne Kramer/MC5, George Clinton, Iggy Pop, The Sparks, Pearl Aday, Neil Fallon/Clutch, Cedric Bixler Zavala/The Mars Volta, Corey Taylor/Slipknot, Hank Williams 3, Mike Patton/Faith No More, Tom Araya/Slayer, Inger Lorre, Motor Sister). De plus, Guillaume a aussi travaillé à plusieurs reprises pour le cinéma, en signant notamment le générique et l’habillage sonore du documentaire retraçant le making-of du film culte "Bernie" d’Albert Dupontel avec la participation de Terry Gilliam ("Monty Python", "Brazil", "L’Armée des douze singes", "Las Vegas Parano").
De par ses incroyables qualités sonores, le studio Lumière 13 est aussi bien prisé par les amoureux du son rond, chaud, doux, intimiste et acoustique (folk, blues, americana, jazz, country, soul, musiques du monde) que par les passionnés du gros son puissant, lourd et électrique (rock, heavy, doom, stoner, prog, psyché), ainsi que par les amateurs de musique expérimentale (ambiant, drone, indus).
"A titre personnel", nous dit Guillaume, "j’aime tout autant la musique traditionnelle orientale de Nusrat Fateh Ali Khan et le blues de Robert Johnson que toute la scène psychédélique des années 60 et 70 à la Grateful Dead, ainsi que la soul-music de chez Motown et Stax, le génie créatif de Prince, la musique folk/americana de Townes Van Zandt et Mark Lanegan, le heavy-metal d’Iron Maiden et de Metallica, les ambiances/atmosphères de Tool et Ulver, l’univers progressif d’Opeth, le rock stoner de Kyuss, des artistes très pop telles que Sarah McLachlan et Anneke Van Giersbergen et bien évidemment le rock n’ roll de Sun Records, Social Distortion, AC/DC et Elvis Presley.
Je suis un véritable passionné de musique, amoureux du beau son et fasciné par l’idée et l’envie d’offrir aux chansons le traitement qu’elles méritent et dont elles ont besoin pour sonner, vivre, exister, respirer. Je me considère comme un artisan du son. La technique pure à proprement parler ne m’intéresse pas. A ce titre, j’ai un immense respect pour l’éthique de travail, l’intransigeance et l’intégrité de quelqu’un comme Steve Albini (Neurosis, PJ Harvey, Page/Plant). Pour moi, chaque production est unique et personnelle. Il n’y a aucune règle, aucun standard, aucune convention. La seule règle, c’est celle de l’émotion, du feeling, de l'intensité, de la vérité. Je recherche avant tout à faire ressortir l’humain, à faire ressortir la personnalité des artistes, l’âme des groupes, la beauté des albums et la profondeur des chansons. Selon moi, un producteur doit se mettre au service de l’artiste et de son écriture, il doit oeuvrer au service du songwriting. Car il ne faut jamais oublier que le nerf de la guerre, le cœur des projets, ce sont les chansons.
Personnellement, mes disques de référence sont "Born to run" et "Darkness on the edge of town" de Bruce Springsteen, "The Freewheelin" et "Blonde on blonde" de Bob Dylan, "Harvest" et "Tonight’s the night" de Neil Young, "Mule Variations" de Tom Waits, la série intégrale des "American Recordings" de Johnny Cash, les premiers Led Zeppelin, Black Sabbath, Pink Floyd et Doors, "Appetite For Destruction" de Guns N’ Roses, "Exile on Main Street" et "Beggars Banquet" des Rolling Stones, "Revolver" et "Abbey Road" des Beatles.
Des disques très différents les uns des autres, mais qui ont pour point commun une personnalité très affirmée, un cachet très fort, un son unique, une âme profonde et surtout une véritable dimension humaine et artistique qui me touche. Des disques de véritables songwriters, intenses, avec un sens créatif et une vision hors du commun. On y ressent une très grande émotion et un très grand feeling. Ceci dit, même si j’admets une incroyable passion pour les productions des années 60/70, analogiques, chaudes, vivantes, sensibles et pleines de charme dans leurs imperfections, je suis également extrêmement intéressé et impressionné par le travail beaucoup plus chirurgical et précis d’artistes tels que Trent Reznor de Nine Inch Nails ou encore Devin Townsend.
Encore une fois, tout est histoire de cohérence artistique entre les groupes/artistes, les producteurs (que je nomme souvent les "metteurs en son", j’aime beaucoup cette comparaison avec le métier de "metteur en scène" au cinéma. Personnellement, je me définis plus souvent comme un "metteur en son" que comme un "producteur") et les chansons. Il faut savoir écouter, ressentir et comprendre ces dernières afin de leur offrir le meilleur son, le meilleur traitement, la meilleure sensibilité, le meilleur habillage possible. Produire "pour produire" ou pour flatter un quelconque égo ne m'intéresse absolument pas. Produire pour donner tout leur sens aux chansons est le coeur véritable de ce métier. A ce titre-là, je suis fasciné par les "Field Recordings" des années 20/30. De plus, un album tel que "Nebraska" de Bruce Springsteen ou encore la toute première version originale de l’album "In Utero" par Nirvana sont des exemples en la matière, ainsi que les "Bootleg Series" de Johnny Cash. En termes de production technique et pure à proprement parler, c'est très simple, très cru, véritablement "près de l’os", mais il y a une telle interaction entre l’esprit/l’âme/le discours des chansons, l’écriture/l’attitude de l’artiste et la mise en son que le rendu final est extrêmement touchant et parfait. C’est exactement ce traitement dont les chansons sur ces disques avaient besoin pour sonner juste et déployer toutes leurs qualités, toute leur beauté.
En ce qui concerne le studio Lumière 13, j'ai souhaité créer un lieu dans lequel je partage bien plus qu'une simple expérience musicale avec les groupes et les artistes venant travailler et enregistrer leurs albums ici, mais une véritable aventure humaine basée sur le plaisir, le partage, l'échange, l'écoute. J'ai toujours pensé que les lieux dans lesquels étaient enregistrés les disques avaient une influence considérable sur le résultat final, à tous les niveaux. Au niveau du son bien évidemment, mais aussi au niveau du feeling, de l'attitude, des vibrations. Voilà pourquoi j'ai voulu faire du studio Lumière 13 un endroit unique avec une âme, une chaleur et une histoire. En tant que français, j'ai grandi au rythme des récits, des contes et des mythes sur le légendaire Château d'Hérouville (Elton John, Pink Floyd, David Bowie, Iggy Pop, Grateful Dead, T.Rex, Rainbow) et en tant que musicien international, j'ai toujours été très sensible à l'ambiance et à l'atmosphère des lieux d'enregistrement dans lesquels j'ai eu la chance d'aller, et j'ai adoré travailler et enregistrer dans des studios résidentiels cultes et historiques, notamment à NYC, Los Angeles, San Francisco, Chicago et Memphis.
Bien plus que la perfection technique et matérielle, je pense que la cohérence artistique/humaine/émotionnelle, le feeling, l’âme, l'intensité et l’intégrité sont les éléments les plus importants en musique et en production. Les meilleurs disques sont ceux dont le son ne vieillit pas, ceux dont la production est intemporelle car cette dernière n’était alors régie par aucun code.
De nos jours, je pense que malheureusement, beaucoup trop d’albums sont produits avec les yeux plutôt qu'avec les oreilles. Je n’ai strictement rien contre l’outil informatique en production musicale, bien au contraire, je suis le premier à l'utiliser et à adorer ça, il s'agit d'un incroyable atout extrêmement pratique si on sait l’utiliser correctement, avec parcimonie, musicalité, intelligence et justesse, mais je pense qu’aujourd’hui, beaucoup trop de producteurs et de musiciens sont totalement dépendants de leurs ordinateurs et font malheureusement beaucoup plus confiance à leurs logiciels qu’à leurs oreilles. D’où cette sensation d’assister à une sorte de standardisation, d'uniformisation et de stérilisation du son, très lisse, très propre, sans âme et surtout sans personnalité, avec toujours les mêmes traitements, les mêmes corrections, les mêmes effets, les mêmes formules. Tout cela mécanise, voire déshumanise la musique à mon sens.
Personnellement, je privilégie au maximum l’analogique et surtout mes oreilles pour juger de la qualité du son, d’une prise, d’une interprétation, d’un mix, d’un mastering. J’aime ce travail à l’ancienne, old-school, c’est comme ça que j’ai appris et que j’aime travailler. Mais encore une fois, il n’y a aucune règle et si certaines productions se prêtent à merveille au travail en analogique, d’autres à l’inverse trouveront probablement tout leur sens en numérique, à condition encore une fois de manier l’outil avec précaution et musicalité. Au même titre que chaque groupe est unique et chaque artiste possède sa personnalité propre, alors chaque production se doit d'être également unique et personnelle. Je pense qu'on vit actuellement une période incroyable en termes d'outils de production, une époque passionnante d'un point de vue des techniques et du matériel d'enregistrement et de traitement sonore. Tout n'est qu'une question de sincérité dans l'utilisation de ces outils, mais surtout de créativité et plus encore de complémentarité entre l'analogique et le numérique. Ces deux techniques, ces deux méthodes, ces deux "savoir-faire" peuvent être terriblement complémentaires et mélanger le meilleur de ces deux partis peut donner un résultat exceptionnel. Personnellement, j'adore me servir de l'outil analogique pour la chaleur du son, le grain unique et la dynamique incroyable puis me servir ensuite de l'outil numérique pour sa souplesse d'utilisation et toutes les possibilités d'éditions offertes par cette technologie. Encore une fois, aujourd'hui, je crois profondément en la complémentarité de ces deux univers et c'est ce qui rend cette période actuelle si excitante et stimulante, la chance de pouvoir posséder ces deux méthodes, ces deux techniques.
J’ai toujours suivi religieusement l’éthique du "savoir-faire". Toute la clé de la chaleur et de la précision du son, toute la clé de la beauté et de la profondeur d’une production, tous ces secrets résident dans cet art. Rien ne peut remplacer les vieilles recettes et autres tours de magie à l’ancienne connus des meilleurs producteurs depuis les années 60 et surtout, rien ne peut remplacer l'expérience. Tout réside là-dedans, et lorsque l'ensemble des artistes impliqués dans la réalisation d'un album, à savoir le producteur/metteur en son et le groupe, les musiciens, possèdent ce fameux "savoir-faire", cette connaissance, cette liberté, alors, je pense qu’ensuite tout n'est qu'une question de feeling et de pur plaisir en studio. C’est sans doute une philosophie très old school, mais j’y crois dur comme fer, et je l'applique quotidiennement dans mes méthodes et mon éthique de travail. Continuer encore et toujours d'apprendre, de grandir, d'évoluer, de tisser des liens humains de plus en plus forts, de toujours mieux comprendre la musique, qu'il s'agisse de blues, de jazz, de folk, de soul, de rock psychédélique ou encore de heavy stoner, de toujours mieux ressentir les mots et les sons, qu'ils proviennent d'Inde, d'Europe, d'Afrique, de Scandinavie, d'Amérique du Sud, d'Asie, d'Australie, des pays de l'Est ou du fin fond des Etats-Unis et de la culture amérindienne. Toujours garder cette envie de progresser et d'avancer intacte, toujours garder ce désir d'explorer sans cesse de nouvelles pistes, toujours garder cette notion d'humilité et d'ouverture aux autres et au monde afin d'être continuellement inspiré et créatif dans le but d'offrir les bonnes couleurs et de donner les bonnes directions aux chansons, avec honnêteté et passion. Il y a, je pense, une dimension presque mystique et spirituelle à donner naissance à un son, une chanson, un album."